Dernier billet livresque de l'année (sauf si vous voulez un avis sur le Hatier d'histoire Géo au CRPE) consacré à deux livres de L'École des loisirs.
Papa et maman sont dans un bateau, de Marie-Aude Murail.
Dans la famille Doinel, je demande le père, Marc, ancien gros dur reconverti en directeur régional d'une entreprise de transport qui doit faire face à une restructuration de sa boîte. La mère, Nadine, institutrice en maternelle, en a marre de faire des fiches d'évaluation de compétences pour l'atelier gommettes. Charline, dite Charlie, l'aînée, élève de 3e plus intéressée par les mangas que par la vraie vie. Et enfin, Esteban, le petit dernier, a sauté une classe mais est rejeté par ses petits camarades.
Bref, pas trop cool la vie. Et leurs tracas leur font oublier le principal : ils sont une famille et ils s'aiment. Car quand Nadine rentre à la maison et gronde ses gosses parce qu'ils n'ont pas fait leurs devoirs, en vrai, elle aurait envie de leur dire qu'elle les adore. Et quand Charlie s'enferme dans sa chambre, c'est en espérant que son père vienne frapper à la porte en rentrant du boulot mais lui n'ose pas. Alors que tous rêvent secrètement de la yourte mongole vue dans le magazine de psycho acheté un jour d'ennui par Nadine et qui traîne entre les Téléramas du salon.
Marie-Aude Murail s'intéresse dans ce livre à une famille en apparence heureuse : les parents n'ont pas divorcé, ils n'ont pas d'ennuis d'argent, les enfants sont de bons élèves. Et pourtant, en y regardant de plus près, chaque membre de cette famille est pris au piège de sa vie quotidienne et s'enferme dans son rôle (directeur d'agence indémontable, super maicresse, petit surdoué) et en oublie de communiquer avec les autres.
Chacun en prend pour son grade, des multinationales qui vampirisent leurs employers et ne pensent qu'à faire du chiffre à l'Education Nationale qui résume les élèves à des compétence et leur fait ingurgiter des informations parce qu'il faut suivre le programme en passant par notre société qui tourne à 100 à l'heure où les gens en oublie de se parler.
Le tout, raconté sur un ton drôle et tendre qui nous fait tout de suite nous sentir proche des personnages et nous rappelle certains aspect de notre propre vie. Je me suis laissé prendre par la curiosité de savoir comment les Doinel allaient bien pouvoir s'en tirer et j'ai lu les quelques 300 pages de ce livre en très peu de temps.
Sombres citrouilles, de Malika Ferdjoukh.
Le 31 octobre chez les Coudrier, tout le monde se retrouve dans la maison de famille pour l'anniversaire de Papigrand. C'est Mamiegrand qui organise et personne n'ose dire non. On retrouve donc une tripoté d'oncles, de tantes et de cousins et aussi de cadavres dans le placard. En attendant, c'est dans le jardin qu'il y a un cadavre, découvert par Hermès, 13 ans, les jumelles Violette et Annette, 9 ans et Colin-Six ans, euh, six ans. On rembobine pour voir ce qui s'est passé avant, puis on enchaîne sur ce qui se passe ensuite.
En enquêtant sur ce mystérieux inconnu, Hermès et sa cousine Madeleine dont il est secrètement amoureux vont découvrir des trucs pas très jolis sur cette famille fière qui tient à son rang social.
Le début est très léger avec des touches d'humour mais avec le gros retournement de la fin l'histoire, ça vire très très sombre (comme l'indique le titre vous me direz). Si j'ai trouvé le début un peu un peu long, la suite m'a en revanche vraiment passionnée. Les personnages sont tous très bien développés et l'histoire m'a tenue en haleine jusqu'au bout.
On alterne les points de vue et on en apprend chaque fois un peu plus sur les personnages, du peitit garçon qui s'occupe en cachette d'un renard blessé à la fille un peu dérangée qu'on cache aux voisins, en passant par les deux ados qui vont venir secourer tout ça. Là aussi, sous des airs de grande famille unie, les Coudriers ne sont pas si lisses qu'il n'y paraît. Les héros n'en sont pas et lesn gentils ne le sont pas tant que ça finalement. Quand au laissés pour compte, ce sont finalement eux qui valent mieux que les autres.